Focus sur le parabadminton
En cette période de jeux paralympiques, nous avons souhaité mettre un sport à l’honneur : le parabadminton. Ce sport n’est pas encore paralympique mais devrait plus que probablement l’être pour les jeux de Tokyo en 2020. La notion d’intégration des personnes handicapées par le sport est omniprésente dans la volonté des acteurs du mouvement sportif français.
Le parabadminton est un sport ludique et accessible pour la majorité des personnes en situation de handicap. Les principales adaptations de la pratique dite « valide » concernent les joueurs ayant un déficit des membres inférieurs, les joueurs en fauteuil roulant manuel. Les sportifs présentant un autre handicap peuvent jouer tout normalement. Focus sur cette discipline.
- L’histoire
Dans les années 1990, des joueurs allemands en fauteuil roulant décident d’adapter les règles de badminton afin de pouvoir retrouver les valeurs ludiques et dynamiques qui caractérisent ce sport. Le parabadminton est né ! L’Allemagne trouve également des adeptes dans les pays frontaliers comme les Pays-Bas et la Suisse. Après quelques classifications logiques pour que chaque catégorie rassemble des pratiquants ayant les mêmes capacités physiques, les premiers championnats européens se mettent en place.
En France, il faut attendre 2004 pour que les règles adaptées soient importées par Mike Erabit, entraineur de Fougères et David Toupé, ancien membre de l’équipe de France et récent paraplégique suite à un accident, alors missionnés par la FFBA.
Une « commission handicap » est créée en juin 2005 et un plan d’action est mis en place avec pour objectif d’intégrer les sportifs handicapés dans les créneaux valides existants. Dans la foulée, un document d’information a été envoyé à tous les clubs fédéraux pour faciliter cette intégration. Depuis 2010, une formation accueille les futurs entraîneurs qui souhaitent s’initier à l’encadrement du public handicapé. Si aujourd’hui les bases du développement sont posées en France, il subsiste tout de même des manquements importants : par manque de convention entre la FFBad et la FFH, le pratiquant handicapé doit régler 2 licences et les tournois organisés à l’initiative de certains clubs ne sont pas encore reconnus.
Actuellement la Parabadminton World Federation compte plus de 35 pays membres sur les 5 continents. En intégrant depuis peu la fédération internationale valide, la BWF, le parabadminton se donne pourtant toutes les chances pour intégrer les Jeux Paralympiques, en espérant que la France prenne le train en marche.
- Les règles
Le parabadminton utilise le même tracé que les valides et depuis 2011 la même hauteur de filet. Cependant l’utilisation des zones du terrain varie selon le handicap du joueur / la catégories dans laquelle il évolue. Il existe 6 catégories :
Ainsi, en fonction du handicap, les zones de terrains évoluent :
Après, en dehors de ces adaptations nécessaires, les règles du badminton restent les mêmes.
- Le matériel
En dehors de l’évidente présence de raquettes, volants et filets, un autre type de matériel est nécessaire en fonction du handicap : le fauteuil. Il est important que celui-ci soit composé d’une roulette anti-bascule afin d’éviter les chutes vers l’arrière. Le prix d’un fauteuil roulant de sport est variable en fonction des matériaux, du poids, des dimensions, de la marque… comme pour une raquette de badminton. Il s’élève entre 1500 € et 4500 €. Il n’existe pas de recette type pour se procurer un fauteuil. Le mode de financement dépend de beaucoup de choses (localisation, sponsors, institut..), il convient de « frapper à toutes les portes » afin de trouver un financement complet.
- La pratique
Il existe à l’heure actuelle de plus en plus de joueurs loisirs et compétiteurs en France, ainsi de nombreux clubs accueillent déjà des personnes en situation de Handicap. La mixité et la prise en main très rapide du Badminton en font un sport très facile d’accès : la totalité des joueurs français s’entraine dans des clubs « valides », les plus proches de chez eux ! En effet, il vous suffit juste de contacter le club de Badminton le plus proche et de lui faire part de son désir de jouer dans l’un de ses créneaux déjà existant, pour pouvoir pratiquer ! La mixité « valide – handicapé » sur un même court enrichissante pour tous les pratiquants, tant sur le plan tactique que sur le plan technique.
Contrairement aux idées reçues : jouer au Badminton ne requiert quasiment aucun aménagement spécifique! Les gymnases sont souvent accessibles sans le savoir : un gardien peut éventuellement ouvrir un accès pompier (à condition de ne pas bloquer celui-ci) pour se garer devant l’entrée et pouvoir décharger un fauteuil de sport plus facilement, ou, lorsque l’entrée principale est parfois difficile d’accès, il est possible d’utiliser les portes de service. Il faut aussi savoir que les salles de sports attenantes à un lycée, un collège ou encore une école sont pour la plupart accessibles car utilisées par l’Éducation Nationale.
Enfin, de la même manière qu’un joueur debout devra penser à avoir une paire de baskets adéquate à la pratique du Badminton, un joueur fauteuil doit pouvoir jouer en toute sécurité : une roulette anti-bascule est alors primordiale comme il a été vu précédemment.
Source : franceparabadminton.com